Les chats et les chiens sont de loin les animaux domestiques préférés de français et 43,5% des foyers possèdent au moins un chien ou un chat ¹ . 

Si les chats sont aujourd’hui plus nombreux (plus de 15 millions de chats en France¹ ) et plus présents que les chiens (1 foyer sur 3 possède un chat contre 1 foyer sur 5 pour les chiens ¹ ), leur présence dans nos foyers est beaucoup plus récente. Chats et chiens n’ont pas évolué de la même façon depuis l’antiquité, et la comparaison entre les deux espèces animales est riche d’enseignements.

Apprivoisement, domestication et histoire du chat

De récentes études archéologiques situent les premières traces de domestication du chat préhistorique il y a 10 000 ans (période Néolithique) dans le croissant fertile, et il y a 5 000 ans en Chine. Cela correspond à la date et à la zone géographique de sédentarisation d’une partie de l’humanité, où se sont développé l’agriculture … les greniers à grain … les souris qui y trouvent une nourriture abondante … ainsi que les chats de la préhistoire qui se rapprochaient de ces proies relativement faciles. 

Il s’agissait alors d’une cohabitation plus ou moins proche, le chat préhistorique et l’homme se tolérant mutuellement pour leur utilité réciproque. On trouve aussi de nombreuses traces archéologiques prouvant un attachement profond entre l’homme et le chat. A ce jour, la sépulture commune la plus ancienne a été découverte à Chypre (datée d'il y a 6 000 ans).

Pendant longtemps, l’homme ne s’est pas préoccupé des caractéristiques physiques des chats : d’une part car leur physique convenait parfaitement à leur usage (la chasse des rongeurs amateurs de récoltes), d’autre part parce que leur caractère ne les a pas portés vers une quelconque tâche utile à l’homme, qu’il aurait fallu encourager. 

Le chat « domestique » a donc vécu une vie indépendante pendant des millénaires. Le patrimoine génétique du chat a suivi une "sélection génétique naturelle", il a beaucoup moins évolué que celui du chien qui a subi une « sélection génétique artificielle ». 

La morphologie du chat domestique est d'ailleurs très peu différente de celle du chat sauvage. Ce n'est que depuis la fin du 19° siècle que s'est développée la sélection génétique des chats, avec une accélération notable depuis 20 ans de la domestication. Le travail des éleveurs s'est surtout concentré sur l'esthétique, en s’éloignant des robes tigrées.

Les différences morphologiques et comportementales entre les différentes races de chat restent peu marquées, et la plupart des chats pèsent 4 kg en poids de forme, à l’exception de quelques chats de très grande taille comme le Maine Coon.

Apprivoisement, domestication et histoire du chien

Le chien est la première espèce animale à avoir été domestiquée, il y a 15 000 ans (paléolithique), probablement simultanément dans différentes zones géographiques et à partir de différentes sous espèces de loups ou de chacals. On voit ci dessus une scène préhistorique où des chiens assistent le chasseur en pourchassant sa proie.

Parmi les centaines de races de chiens homologuées, les différences sont très nombreuses, allant par exemple d’animaux de petite taille pouvant peser 3 kg (comme le Chihuahua) à des chiens de grande taille (atteignant facilement 70 kg en poids de forme comme le Saint Bernard). 

Cette diversité est le reflet du travail de sélection qui a été effectué depuis des millénaires ; ce rapport de taille et poids de 1 à 20 au sein d’une même espèce est extrêmement rare dans le monde animal.

Après une succession de phénomènes d’apprivoisements ponctuels, des lignées ont été créées par le contrôle de la reproduction, qui ont donné le chien domestique. 

Le chien a fait l’objet d’une sélection génétique active depuis 4 000 ans, où peu à peu l’homme a développé les caractéristiques physiques correspondant aux fonctions qu’il lui assignait (chien de garde, chien spécialisé pour la chasse de différents types d’animaux, chien de berger protégeant les troupeaux, etc.), fonctions pour lesquelles le chien a des prédispositions comportementales. 

Le chat, un animal préhistorique apprivoisé

Dans l’histoire de la domestication des chats et des chiens, Le chat a plutôt fait l’objet d’apprivoisements successifs et de sélection naturelle, son « travail » étant son mode de vie naturel : chasser les petites proies. Cela a donné des physiques très homogènes, et une grande proximité avec le métabolisme du chat sauvage, qui s'alimente exclusivement par la chasse. 

Le chat est encore aujourd’hui un carnivore strict.

Au contraire, le chien a longtemps été un animal « de travail », chez qui l’homme a développé par la sélection artificielle plusieurs prédispositions naturelles. Cela a donné avec le temps une grande variété physique, et un métabolisme adapté à la nourriture qui leur était donnée, elle-même assez proche de celle de l’homme. 

Le chien est aujourd’hui un carnivore-omnivore.